samedi 8 novembre 2008










Cette semaine je commence à réaliser à quel point la perspective de notre déménagement prochain me perturbe. Je pense que c'est le contrecoup de l'excitation initiale qui prends le dessus. Depuis deux semaines que l'annonce de notre départ est officielle, je me répète intérieurement toute la journée "on part en Chine" "on part vivre en Chine" "en Chine quand même" et puis en même temps je pense pollution, droits de l'homme, surpopulation, incapacité à comprendre et à communiquer avec la population locale. Je pense aussi mélanine dans le lait, plus le droit de conduire, déscolarisation des enfants du système scolaire français, distance, décalage horaire.


Quand je dis à notre entourage notre départ proche et notre destination, certains nous prennent pour des fous, en particulier pour la pollution. En même temps, cette pollution, j'y contribue un peu chaque jours en achetant des produits chinois parfois sans même le savoir. Alors cela voudrait dire que je suis prête à polluer l'autre coté de la planète sans jamais avoir le courage d'aller affronter ce dont je suis en partie responsable ? Cette pollution c'est un peu la mienne aussi et ce voyage je l'espère va faire de moi une écologiste plus assidue. En même temps nous ne partons que pour trois ou quatre années. En espérant que notre organisme accepte d'assimiler des produits sur cuits, de l'eau bouillie et filtrée, et de l'air saturé de produits chimiques.

D'un autre coté, c'est quand même la chance extraordinaire d'aller à la rencontre d'une nouvelle culture, en famille et dans d'excellentes conditions. D'ouvrir nos yeux à un autre mode de vie, à d'autres coutumes, cultures et espaces géographiques. C'est pour moi la possibilité d'apprendre à parler un chinois de base, et pour les enfants l'anglais au lycée international de Tianjin. Pour Lilian la chance d'évoluer a un poste très intéressant. C'est la possibilité de créer des liens forts avec une communauté internationale, de travailler entant qu'accompagnante à la naissance avec les couples éxpatriés francophones, germanophones et anglophones. Quelle chance pour les enfants d'être exposés jeunes à tant de diversité. Avec à la clef la possibilité d'aller visiter le Japon, l'Australie, l'Inde, et toute la variété des paysages chinois.


Donc à chaque jours suffit sa peine! voici comment je procède: à chaque angoisse une solution. Les chinois y vivent bien eux en chine!
Par exemple une question qui me turlupine est celle de l'eau potable. Je m'imagine en train de charrier des litres d'eau dans les taxis chinois. Après recherche j'ai appris que chaque maison d'expatrié est équipée d'un petit robinet à coté du robinet principal avec de l'eau potable filtrée. Je suppose qu'il faut quand même préférer l'eau en bouteille pour la boisson. En tout cas je me demandais comment laver mes légumes avec de l'eau non potable!

Plus le droit de conduire. Eh oui! Tu sais lire les panneaux chinois toi ? En tout cas moi non. Donc nous serons rendus à utiliser les taxis, bus et trains. Apparemment les expatriés se déplacent toujours avec un petit livre dans lequel sont indiqués les principaux lieux d'intérêt pour les étrangers. Il s'agit alors d'indiquer du doigt l'endroit où l'on souhaite aller en écriture alphabétique et à côté le chauffeur lira la traduction en chinois en éspererant que le chauffeur sait lire. J'ai entendu dire que parfois l'exercice peut s'avérer perieux. En effet le chinois ne doit jamais perdre la face en avouant ne pas savoir. Il préfère te paumer dans la nature qu'avouer ne pas comprendre ce que tu lui demande! Ça ça me stress. D'où le besoin vital de trouver une habitation proche de l'école des enfants et de commerces. Si possible j'aimerai circuler un maximum à vélo. Une bonne façon de garder la forme tout en ayant une relative liberté. Tien au fait, les enfants pourront aller à l'école en bus scolaire et Lilian au travail en bus aussi.
Pour ceux d'entre vous qui connaissent bien Samuel, la question de la ritaline se doit d'être abordée. En effet Samuel est un élève motivé et attentif si tant est qu'il prends touts les matins un cachet de Ritaline à effet longue durée. Depuis qu'il a 5 ans, Samuel est suivi par une neurologue pour enfants qui l'a diagnostiqué comme ayant un trouble de l'attention sans hyperactivité (tada ou add). Cela se manifeste en classe par une incapacité à se concentrer sur son travail scolaire. La moindre règle qui tombe, chuchotement, grincement de chaise, où mouvement sont source de distraction pour lui. Et après chaque évènement perturbateur il lui faut quelques minutes pour se recentrer, ce qui fais qu'un travail qui devrait prendre quelques minutes chez un élève concentré peut mettre jusqu'à dix fois plus de temps chez Samuel. Vous comprendrez alors l'importance de ce médicament qui permet à Samuel d'être un élève attentif le temps de l'école et de ce fait d'avoir une vie sociale épanouie, une vie scolaire fructueuse et surtout une estime de lui même préservée. Donc pour en revenir à nos moutons, la Chine oui mais pas sans Ritaline. J'ai appelé la directrice de l'IST (International School Tianjin) à qui j'ai exposée mon problème. Elle n'a pas semblé étonnée, m'a demandé quel médicament et quelle dose il prenait et m'a indiqué l'adresse mail d'un médecin international de Tianjin à qui il faudrait s'adresser pour avoir un suivi neurologique et des médocs pour Samuel. J'ai été très touchée par le professionnalisme de la directrice qui était bien informée sur le problème et qui en outre m'a informée sur la possibilité d'avoir du soutien scolaire pour les enfants en difficulté. Ouf, un stress en moins!
L'école à l'air très chouette. Les cours seront dispensés en anglais d'après un programme d'apprentissage appelé International Baccalaureate. Cela semble associer un niveau académique reconnu internationalement au coté ludique de l'éducation à l'américaine. Un système scolaire qui met l'enfant en compétition face à lui même et non pas face au groupe-classe (ce qui m'a toujours semble irelevant). A voire à l'usage si tout se passe comme prévu. Les points forts sont: beaucoup d'informatique en primaire, écologie, anglais et chinois, des cours de français par une prof française 4 heures par semaine et tous les soirs des cours du CNED de français organisés par cette même maîtresse de français et des parents bénévoles. Un aspect amusant c'est le fait que les activités sportives sont conçues à l'américaine avec à la clef des compétitions entre lycées internationaux de la régions et donc voyages scolaires.
Bon j'arrête pour l'instant. Tant de questions à poser avant avril.
Un "look and see trip" est organisé pour Lilian et moi en Janvier. J'ai hâte d'y être. Je suis sure qu'une grande partie de mes questions trouveront réponse à ce moment là. En attendant j'ai la tête qui bourdonne. D'ailleurs vendredi je suis allée faire la sieste en même temps qu'Adèlie tellement j'étais saturée de questions....
Une bise à tous...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

I like your blog.
Paulo
Portugal

Steph a dit…

I've been meaning to write you ever since you sent your e-mail but I was so obsessed with the election I sort of fell off the face of the earth. I'm so excited for you! What a great opportunity for all of you. I'll be thinking of you as you get ready to make the big move.

( And I'm taking you at your word that I can comment in English. My written French sucks even worse than my spoken right now.)

liv a dit…

Hey Steph, great to see you here. I wasn't sure that you'd received my mail invitation. Anyhow, I love your insight on things and I read you at least once a week. It keeps me posted on how you and Suzan are doing and on a liberal kansan's viewpoint. I'll be in the States this summer, maybe even in Nebraska. Hope to see all of my old friends from Bethel then!
Lots of huggs,

Anonyme a dit…

Alors ? quel est le bilan de ce "look and see trip" ? Ca consiste en quoi ?